Je n'avais pas prévu
offrir un présent à chacun des députés pour Noël, Hannoucah ou
la période des Fêtes, mais en vous racontant l'histoire derrière
le cadeau que je leur ai offert et pourquoi je l'ai fait est une
façon de partager avec vous la magie qui anime cette période de
l'année.
Le 26 novembre,
j'étais chez moi, dans ma circonscription, sur l'île de
Salt Spring. La principale raison pour laquelle je me trouvais
sur l'île en ce samedi pluvieux était pour assister à un événement
organisé par l'Institute of
Child Honouring, une organisation fondée par mon bon ami, un
écologiste bohème coloré, Raffi. Une autre amie, Pummy Kaur,
avait eu vent de ma visite et demandé si je ne pourrais pas trouver
un moment pour assister au lancement de son livre. Aucun problème!
Ainsi, le
26 novembre, une foule enthousiaste
était réunie à la galerie d'art de Jill Louise Campbell
à Ganges pour le lancement du dernier livre de Pummy, A
Season of Non-Violence: 64 Ways for 64 Days
(Une saison de non-violence : 64 astuces pour 64 jours).
Pummy est née en Inde dans une famille sikhe, dans un État à
majorité Hindoue, bercée par l'Islam, et a étudié à l'école
catholique. Voilà une gamme d'influences plutôt inhabituelle! Dans
son tout premier ouvrage, What Would
Gandhi Do? Simple Solutions to Global Problems
(Que ferait Gandhi? Des solutions simples à nos grands problèmes
mondiaux), Pummy examinait la relation entre tous les grands
problèmes mondiaux de l'heure et les choix que nous sommes appelés
à faire au quotidien, en offrant des solutions fondées sur les
grands principes gandhiens. Dans son dernier livre, la « saison
de non-violence » débute avec l'assassinat de Mahatma Gandhi
(le 30 janvier) et se termine avec celui de Martin Luther King
(le 4 avril). Le livre, qui s'articule autour de la notion
voulant qu'un monde de non violence soit beaucoup plus que la
simple absence de guerres dans le monde, propose 64 pratiques
concrètes, certaines spirituelles et d'autres beaucoup moins, pour
évoluer vers une culture de non violence. Le livre contient des
citations inspirantes provenant de Mère Teresa et
Benjamin Franklin, en passant par le Sermon sur la montagne.
Comme « astuces », elle suggère une variété d'options
comme « recycler », « NE PAS recycler » (un
plaidoyer pour réduire notre consommation) et « serrer quatre
personnes par jour dans ses bras. »
Pendant le
lancement, j'ai expliqué comment j'avais essayé d'adhérer aux
principes de la communication non violente à la Chambre des
communes. J'ai cité en exemple ma manière de réagir aux remarques
que je trouvais particulièrement choquantes provenant d'autres
députés du gouvernement lors du débat (bâillonné) sur le projet
de loi omnibus sur la justice criminelle. Chaque fois qu'un député
de l'opposition critiquait l'idée d'introduire des peines minimales
automatiques (et les milliards de dollars requis pour bâtir de
nouveaux pénitenciers afin d'y loger nos concitoyens et
concitoyennes qui se retrouveraient désormais derrière les barreaux
à cause de ces peines automatiques), les députés du gouvernement
nous accusaient de nous préoccuper davantage des criminels que des
victimes de la criminalité. Afin de respecter cette promesse que je
m'étais faire à moi-même, soit de toujours faire preuve de respect
en m'adressant aux autres députés, je critiquais ce que « les
députés du gouvernement étaient obligés de dire et de défendre à
cause des points de discussion qui leur avaient été remis. »
Je n'ai jamais senti qu'un député se sentait visé personnellement
lorsque je disais pourquoi je trouvais ces accusations choquantes.
Quand nous avons
abordé l'importance de retirer la dimension personnelle à l'univers
politique, quelqu'un dans l'auditoire a dit, « ne serait-il pas
génial si tous les députés pouvaient lire A
Season of Non-Violence? » J'ai
alors promis d'en offrir un exemplaire à chaque député pour Noël.
Tout à coup, les gens se sont ralliés à l'idée et ont commencé à
donner de l'argent pour faire en sorte que ce vœu se réalise. La
maison d'édition de Pummy nous a donné un généreux rabais et les
boîtes de livres ont commencé à s'empiler dans mes bureaux de la
Colline du Parlement.
Ainsi, avant que la
Chambre n'ajourne ses travaux pour la période des Fêtes, chaque
député a reçu une carte leur souhaitant la « Paix au
Parlement » et un petit mot pour leur expliquer que le livre
qui leur était donné était un cadeau des gens de ma
circonscription de Saanich Gulf Islands ainsi que d'un
conservateur de la troisième génération de Surrey, qui avait
personnellement donné 60 livres. Plusieurs députés (de tous
les partis) sont venus me remercier. Je peux ainsi affirmer en toute
franchise que j'ai joué un rôle très secondaire dans la
concrétisation de ce projet de cadeau.
Je souhaite que
l'année 2012 apporte avec elle paix et harmonie. Soyons le
changement que nous voulons voir dans le monde.