Aujourd'hui en Chambre, plusieurs députés conservateurs anonymes sont intervenus pour m'empêcher de rendre hommage à Václav Havel. Voici ce que j'avais prévu dire :
Merci, Monsieur le Président.
Merci aussi à ceux qui viennent de souligner la grandeur d'âme et l'inspiration d'un être humain extraordinaire. J'ai été particulièrement émue par les paroles de mon ami, le député de Toronto‑Centre. La vie de Václav Havel fut aussi édifiante que celle de Nelson Mandela ou d'Aung San Suu Kyi. Ce poète et dramaturge de génie a eu l'occasion de côtoyer Ken Saro‑Wiwa, assassiné par le régime Abacha, au Nigeria. Les régimes totalitaires détestent la liberté d'expression des satiristes et des poètes.
Un magnifique coup du destin, presque un miracle, a permis à Mandela et à Havel de renverser l'oppression des gouvernements précédents et de devenir présidents.
C'est dans la nature d'un poète, d'un génie créatif comme Havel, de refuser d'accepter le monde tel qu'il l'a trouvé. Un politicien improbable, Havel n'a jamais perdu de vue toute la complexité de son humanité.
Je souhaite partager ses propres paroles avec vous et vous inviter à suivre son exemple :
« La politique ne peut pas être seulement l'art du possible, c'est-à-dire de la spéculation, du calcul, de l'intrigue, des accords secrets et des manigances utilitaristes, elle peut être aussi l'art de l'impossible, c'est-à-dire l'art de rendre meilleur soi-même et le monde. »
Que la lumière éternelle brille sur lui. Puissions-nous nous laisser inspirer par son exemple.