Parce que
le chef de l’Opposition officielle a le droit de faire un discours en réaction
au budget déposé la semaine dernière sans aucune restriction de temps, le
porte-parole du NPD en matière de finances, autorisé par son chef à parler à sa
place, a le droit de parler aussi longtemps qu’il le souhaite.
Peter Julian parle depuis vendredi. Je ne pourrais pas vraiment qualifier
sa longue tirade de « discours », mais il a accaparé l’équivalent de
trois journées complètes d’un débat budgétaire, qui doit en principe durer
quatre jours. Il a surtout lu des gazouillis, des courriels et des commentaires
publiés dans Facebook au lieu de formuler des commentaires précis sur le
contenu du budget, ce qui est pourtant une condition essentielle pour alimenter
un débat sur les mérites du budget.
Il a prévu
clore son discours à 16 h 30 aujourd’hui pour « laisser quelques
députés libéraux s’exprimer. »
Puisque je
ne pourrai pas m’exprimer sur le budget, j’ai décidé de recourir à Twitter pour
transmettre une liste de faits significatifs par rapport au budget, dans
l’espoir que Peter Julian en lise quelques-uns – ce qu’il a fait. En
effet, il a lu mon commentaire affirmant que le budget n’avait pas mentionné
une seule fois les changements climatiques – un gazouillis partagé avec Julian
par un de mes abonnés.
Voici mes
commentaires sur le budget 2012 :
- Aucun financement pour sauver
le Laboratoire de recherche atmosphérique en environnement polaire (PEARL), situé à Eureka, sur l’île d’Ellesmere. - Pas d’argent pour sauver le
programme écoÉNERGIE Rénovation. - PLUS d’argent pour l’industrie
pétrolière et gazière – 165 millions $ pour de nouveaux
pipelines, de nouveaux pétroliers et le forage en mer (et certaines
mines). - La Table ronde nationale sur l’environnement
et l’économie est mise au rebut. Pourtant, elle coûtait moins cher que le
nouveau budget créé pour harceler les groupes écologiques. - 107 millions $ à EACL
pour les isotopes médicaux, après avoir donné ce qui restait d’EACL. - Soutien fédéral pour le forage
pétrolier et gazier dans le golfe du Saint-Laurent sans l’évaluation
environnementale qui avait été promise. - Enfoncement à coup de massue
des derniers clous dans le cercueil de la Loi canadienne sur l'évaluation
environnementale. - La section sur
« Intensifier les liens entre le Canada et la Chine » ne parle
aucunement des droits de la personne. - Des compressions de
320 millions $ à l’ACDI d’ici 2014-2015, soit une réduction de
9 % de l’aide étrangère. - Des compressions touchant la
sécurité alimentaire avec une ponction de 56 millions $ dans le
budget de l’ACIA. - Moins de ressources pour
éliminer l’arriéré au niveau des demandes d’immigration et du statut de
réfugié après des compressions de 13 millions $ à la CISR. - Une vision stupide du
tourisme : des compressions de 14 millions $ à la
Commission canadienne du tourisme. - L’érosion accrue de la
diplomatie canadienne avec des recettes de 80 millions $
projetées pour la vente de résidences officielles. - Le total des compressions au
ministère des Affaires étrangères (qui ne comprend pas l’ACDI) atteindra
169,8 millions $. - Des compressions à Patrimoine
Canada retrancheront 10 % du budget de CBC/Radio-Canada
(115 millions $), 10 millions $ à Téléfilm,
9,6 millions $ aux bibliothèques publiques et aux archives, et
7 millions $ à l’ONF. - Aucune discussion sur les
changements climatiques, aucun financement. Les inondations auront coûté
99 millions $ en 2011. Aucune mention des changements
climatiques. - Katimavik passé à la
guillotine. - Au niveau de la sécurité alimentaire,
injection de nouveaux fonds pour les urgences alimentaires –
51 millions $ à l’ACIA, à SC et pour la santé publique, mais
50 millions $ de MOINS pour les inspections régulières. - Pas d’injection de fonds pour
renforcer l’accès Internet haute vitesse en zone rurale. - Annonce d’envergure pour le
parc national Rouge Valley – pas de nouveaux fonds; des compressions de
l’ordre de 30 millions $ pour Parcs Canada. - Des compressions à Pêches et
Océans Canada qui atteindront 79 millions $ d’ici 2014-2015 –
déjà en cours. - AUCUNE compression dans les
budgets qui permettent au gouvernement de puiser dans les poches des
contribuables pour se faire de la publicité. - AUCUNE compression dans les
budgets progressifs du Cabinet du Premier ministre – plus de
10 millions $ pour des travaux partisans et pour asseoir son
contrôle sur l’information.