Les Verts privilégient une stratégie de coopération pour les prochaines élections fédérales. Nous devons nous écarter du système uninominal majoritaire à un tour pour nous tourner vers un système de scrutin qui fait en sorte que chaque vote compte et que la proportion des sièges occupés par chacun des partis à la Chambre des communes correspond aux suffrages exprimés par l’électorat. Et tant qu’à aborder cette question, il faudrait de toute évidence établir une forme quelconque de coopération entre les Néodémocrates, les Libéraux et les Verts si nous voulons empêcher Stephen Harper d’obtenir un nouveau mandat de quatre ans.
Même Murray Robin, un Néodémocrate pourtant convaincu, affirme que Stephen Harper doit ses sept dernières années de règne à l’acharnement du NPD à vouloir détruire le Parti libéral.
De toute évidence, du moins pour le moment, nos efforts pour trouver un terrain d’entente et établir une certaine coopération se trouvent contrecarrés par le NPD et par la majorité des candidats à l’investiture du Parti libéral. Dans le climat qui prévaut, il est donc exceptionnel que la députée Joyce Murray se démarque en faisant un pied de nez à toutes ces règles. Comme candidate à l’investiture du Parti libéral, sa campagne a abordé plusieurs points qui rejoignent mes efforts comme chef du Parti vert. Elle appelle ses partisans à coopérer avec les autres partis pour mettre fin au système uninominal majoritaire à un tour.
Nathan Cullen a pris le parti de la coopération lorsqu'il a brigué la chefferie du NPD. Plusieurs Verts ont même temporairement quitté le Parti vert pour se joindre au NPD dans le seul but d’appuyer sa candidature. À certains Verts venus demander conseil, la seule chose que je pouvais dire c’est que nous avons besoin que nos partisans continuent à se mobiliser au sein du Parti vert.
Comme chef du Parti vert du Canada, je n’irai pas jusqu’à appuyer publiquement tel ou tel candidat qui se présente à l’investiture d’un autre parti. Comme députée, je connais bien Joyce, nous avons une bonne relation de travail et je peux en dire autant de Justin Trudeau et de Marc Garneau; j’ai beaucoup de respect et d’affection pour ces trois personnes.
Quoi qu’il en soit, il est quand même assez évident qu’une performance solide de Joyce Murray dans cette course à l’investiture nous rapprocherait des objectifs communs aux Verts, aux Néodémocrates qui appuyaient Nathan ainsi qu’à un grand nombre d’électrices et d’électeurs positionnés du côté progressif du spectre politique.
C'est dans cet esprit que je souhaite féliciter publiquement Joyce Murray pour avoir su tracer une voie difficile ainsi que pour son courage et son intégrité politique. Espérons que ses efforts nous rapprocheront un peu plus de nos objectifs communs de coopération et de réforme électorale.