La fin de la Commission du blé annonce la fin des fermes céréalières familiales

OTTAWA – Le Parti vert du Canada dénonce le projet de loi C‑18
déposé en chambre hier par les conservateurs pour mettre fin au monopole de la
Commission canadienne du blé, qui équivaudrait à la fin des fermes céréalières
familiales. « Ce projet de loi entraînera une consolidation accrue des
fermes céréalières des Prairies et la destruction de l'économie rurale des Prairies.
La consolidation des exploitations céréalières se traduira par un exode des
familles, la fermeture des écoles et la fuite des entreprises de la rue
principale », a dénoncé la chef des verts et députée de Saanich‑Gulf Islands,
Elizabeth May.

La Commission canadienne du blé a été créée pour placer les fermes
céréalières des Prairies à l'abri des pratiques monopolistiques injustes des
acheteurs avec la mise en place d'un seul point de vente pour toutes les
céréales. Cette formule de vente à guichet unique fait en sorte que chaque
producteur de céréale peut vendre son grain, sans considération de taille, de
distance ou d'affiliations politiques. Sans ce mécanisme de protection, le
monopole du grain s'approvisionnera auprès d'une poignée de fermes et délaissera
les autres. Les producteurs de céréales moins privilégiés seront contraints de
vendre à des prix inférieurs au cours du marché et se retrouveront rapidement
au bord de la faillite.

Nous avons déjà assisté à ce genre de consolidation agricole par
le passé. Un exemple particulièrement marquant est celui du porc au Manitoba.
En 1995, les 5000 producteurs de porc du Manitoba ont perdu leur formule à
guichet unique. Le monopsone n'a pas tardé à privilégier une poignée de
producteurs seulement pour exclure tous les autres. Ainsi, à peine 15 ans
plus tard, 94 % des fermes porcines ont disparu. Aujourd'hui, il reste à
peine 300 fermes porcines au Manitoba. Les producteurs céréaliers des
Prairies connaîtront le même sort au cours des 10 prochaines années.

Les acheteurs préfèrent traiter de grandes quantités et réduire
leurs frais de transport. Cette réalité élimine de facto les exploitations familiales de taille moyenne ainsi que
certaines grandes exploitations trop éloignées des marchés. En 2011, le Manitoba
compte 4000 producteurs de blé. Sans la protection offerte par la formule
de vente à guichet unique, la majorité aura disparu en moins de 10 ans.

« Faucher la Commission canadienne du blé est une stratégie à
courte vue et une trahison pour l'électorat rural. Les promesses de choix du
marché sont fausses. En fait, ce projet de loi enlève aux producteurs le droit
de choisir » a déploré la porte-parole des verts en matière d'agriculture,
Kate Storey.

 

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Renseignements :
Rebecca Harrison
Agente des médias et des communications
Parti vert du Canada
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