OTTAWA – Après des années de
pourparlers, le gouvernement Harper rencontre enfin les chefs autochtones du
Canada. La rencontre a pour but de dégager des solutions aux nombreux problèmes
qui touchent les communautés autochtones du Canada. « L'avenir des peuples
autochtones du Canada est à la croisée des chemins, tout comme notre image de nation
progressiste au sein de la communauté internationale », a dit la chef du
Parti vert du Canada Elizabeth May. Le Parti vert réclame des actions
urgentes depuis déjà plusieurs années, comme le démontre un communiqué de
presse daté du 9 août 2011, où May rappelait l'impératif de
« renouveler notre engagement à trouver des solutions aux problèmes
auxquels sont confrontés les peuples autochtones, notamment au Canada, où des
besoins aussi fondamentaux que l'accès à l'eau potable ne sont pas satisfaits,
ce qui continue de faire notre honte sur la scène internationale. »
Les gouvernements canadiens successifs
n'ont réalisé pratiquement aucun progrès depuis la signature de la Déclaration
universelle des droits de l'homme en 1948, qui stipule que toute personne
a droit à la protection sociale ainsi qu'à un niveau de vie suffisant pour
assurer sa santé et son éducation, son bien-être et celui de sa famille,
notamment pour l'alimentation, le logement ainsi que pour les services sociaux
nécessaires.
Dans
le rapport du Groupe consultatif mondial sur le socle de protection sociale
présenté au Secrétaire général des Nations Unies le 27 octobre 2011,
la présidente du Groupe et directrice exécutive d'ONU-Femmes
Michelle Bachelet fait valoir que l'instauration de socles de protection
sociale, comme un revenu et des services de base universels, permettrait
d'assurer non seulement la paix et la stabilité, mais également une forte
croissance économique. Le rapport note également que les mesures permettant
d'assurer la sécurité économique et d'améliorer les services de santé
essentiels seraient abordables même pour les pays les plus pauvres.
Le
rapport souligne notamment que l'instauration d'un socle minimal garantirait
« un revenu de base, sous la forme de divers transferts sociaux, comme les
pensions pour personnes âgées, allocations familiales, allocations chômage ou
services pour travailleurs pauvres ou privés d'emploi » ainsi qu'un accès
« financièrement abordable aux services sociaux essentiels en matière de
santé, d'eau potable et d'assainissement, d'éducation, de sécurité alimentaire
ou de logement. »
« Un peu partout, les populations
ont une crainte face à l’avenir, se sentent frustrées par la situation
économique et expriment un mécontentement par rapport à leurs
dirigeants », a dit Michelle Bachelet. « Aboutir à la protection
sociale pour tous constitue un pas essentiel pour construire des sociétés plus
inclusives et plus équitables. »
Au moment où le premier
ministre Harper et son équipe négocient avec les chefs autochtones – en
espérant le tout de bonne foi en tant que partenaires pour un avenir meilleur –
il y a lieu de noter que les conclusions préliminaires de l’étude avaient été
présentées à une réunion ministérielle du G20; elles avaient immédiatement
obtenu des participants la promesse de soutenir de nouvelles mesures destinées
à étendre la protection sociale à l’échelle mondiale « afin de combattre
la pauvreté, de stimuler les économies et de se prémunir des répercussions des
crises économiques. »
« Étendre la protection sociale est
un investissement “gagnant-gagnant” : il est rentable à la fois à court
terme, compte tenu de ses effets de stabilisateur économique, mais aussi à long
terme, en raison de son impact sur le développement humain et la productivité »,
a déclaré Mme Bachelet. Le Canada est également signataire de la Déclaration
des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones, qui interdit toute
discrimination contre les peuples autochtones et décrit les droits individuels
et collectifs des peuples autochtones partout dans le monde ainsi que leurs
droits en matière de culture, d'identité, de langue, d'emploi, de santé,
d'éducation et dans d'autres domaines.
« Les obligations prescrites par la
Déclaration des droits de l'homme de 1948 devraient être considérées comme un
minimum en ce qui a trait aux droits de la personne », a dit
Joe Foster, porte-parole des verts en matière de droits de la personne.
« Le Canada n'a aucune excuse pour se souscrire à leur mise en œuvre, et
cela commence par les peuples autochtones, ici, aujourd'hui même. »
« Nous devons également reconnaître
que les cultures autochtones sont axées sur la terre et que leur préservation
tient à la résolution des conflits territoriaux au Canada », a rappelé
Lorraine Rekmans, porte-parole des verts aux affaires autochtones, à l'occasion
de la Journée internationale des populations autochtones. « Nous devons
tout mettre en œuvre pour négocier de bonne foi des traités justes et
équitables afin de jeter les bases nécessaires pour garantir un avenir meilleur
aux prochaines générations. »
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Renseignements :
Rebecca Harrison
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613-614-4916