Lundi dernier, le gouvernement libéral a dévoilé ses nouvelles lignes directrices qui permettront de mettre fin aux « subventions inefficaces aux combustibles fossiles ». Selon le Parti vert, il s’agit d’une mesure insuffisante qui ne répond pas adéquatement à l'urgence du moment.
Dans un communiqué publié le 17 avril 2023 par le ministre de l’Environnement et du Changement climatique Steven Guilbeault, le Canada s’est engagé à supprimer l'intégralité des subventions aux combustibles fossiles « d’ici la fin de 2023 ». Il s’agit donc d’un recul important par rapport à la promesse initiale. Nous pouvons également ajouter que ce plan s’applique uniquement aux subventions à venir. Les subventions déjà accordées continueront d’être versées. Le ministre Guilbault n’a pas voulu donner un montant précis des subventions qui ne sera pas versé grâce à ce plan. Il est donc assez difficile d'évaluer l’efficacité de cette mesure.
« Depuis que l'ancien Premier ministre Stephen Harper s'est engagé à mettre fin aux subventions "inefficaces" aux combustibles fossiles en 2009, les Verts se sont concentrés sur le mot "inefficace". Comment ce qualificatif peut-il saper l'ensemble de l'engagement ? M. Trudeau a tenu la même promesse. Il est donc prévisible que l'argent public continue d'affluer vers le secteur des combustibles fossiles », a déclaré la chef Elizabeth May. « Le flux d'argent public destiné à stimuler la production de combustibles fossiles s'est accru avec 31 milliards de dollars pour la construction de l'oléoduc Trans Mountain, qui appartient désormais à la population canadienne. Avec de nouvelles subventions pour stimuler les combustibles fossiles déguisées en action pour le climat, l'hydrogène d'origine fossile a été ajouté à la liste des subventions dans le budget de 2023. Avec le financement de fausses mesures climatiques telles que le captage et le stockage du carbone.
La population canadienne exige une véritable action pour mettre fin aux subventions aux combustibles fossiles et les Verts agissent en conséquence, comme dans la pétition électronique actuelle parrainée par le député vert Mike Morrice. Le chef adjoint Jonathan Pedneault a également souligné les lacunes évidentes de ce plan. »
« En pleine crise climatique, alors que l'industrie pétrolière et gazière réalise des profits records, l'arrêt de toutes les subventions à l'industrie la plus responsable de la crise devrait être considéré comme le strict minimum et non comme une noble aspiration pour laquelle nous devons continuer à plaider », a déclaré Mike Morrice, député de Kitchener-Centre.
« L’une des failles les plus importantes de cette stratégie est qu’elle ne s'applique qu'aux mesures fiscales fédérales et aux dépenses et programmes ministériels », affirme le chef adjoint Jonathan Pedneault. « Elles ne concernent pas les sociétés d'État responsables de la majeure partie du financement public. Appliquer un simple pansement sur une plaie ouverte ne suffira pas. »
Ce n'est pas la première fois que la crédibilité du ministre Guilbault est mise à l’épreuve et qu’il tente tant bien que mal de se justifier. Une stratégie claire de plafonnement des émissions de GES n’a toujours pas été présentée.
L’urgence actuelle nous oblige à adopter des solutions drastiques et significatives. La stratégie incrémentaliste du gouvernement Trudeau ne suffit pas et ne règlera rien. L’industrie pétrolière et gazière pourra continuer ses émissions de GES comme elle le faisait avant et les conséquences des fortes émissions demeureront visibles et tangibles. Il s’agit d’une simple mesure de façade qui ne règle pas le problème de fond. Que penseront nos petits-enfants du fait qu'en pleine crise climatique, nous étions occupés à déterminer quelles subventions à l'industrie la plus nocive pour notre planète nous voulions conserver ?
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