OTTAWA – Le Parti vert du Canada tire la sonnette d'alarme sur les risques qu'impliquerait un gouvernement dirigé par Pierre Poilievre. Il existe des parallèles troublants entre l'orientation du Parti conservateur du Canada et les influences de l'extrême droite qui ont influencé le courant de pensée dont est issu Donald Trump.
« Les mesures prises par Trump dès son premier jour au pouvoir ont été un rappel brutal des dangers d’une politique régressive et basée sur la division », a déclaré la cheffe du Parti vert, Elizabeth May. « De l'abandon des accords sur le climat au lancement de guerres culturelles, le mode opératoire de ce type de gouvernement est clair. Il est inquiétant de voir une rhétorique et des priorités similaires reprises par Pierre Poilievre et son Parti conservateur. »
« Trump ment aux Américains sur les impacts dévastateurs de ses actions d'hier et c'est à nous de le dénoncer », a déclaré le député Mike Morrice. « Se détourner des engagements internationaux en matière de climat alors que les Américains doivent encore reconstruire après les récents feux de forêt est une folie morale et économique et l'imposition de tarifs douaniers sur des partenaires commerciaux comme le Canada ne fera qu’augmenter le coût de la vie pour la plupart des Américains, et ce, même si nous n'imposons pas nos propres tarifs sur les produits américains. »
Parallèles entre Poilievre et Trump : Un avertissement pour le Canada
- Destruction de l'environnement : Le retrait de Trump de l'Accord de Paris a porté un dur coup aux efforts climatiques mondiaux. De même, les slogans vides de Poilievre tels que « Axe the Tax » sur la tarification du carbone menacent de démanteler des politiques climatiques essentielles. En tant que membre du cabinet de Stephen Harper, Poilievre a soutenu la décision sans précédent du Canada de se retirer du protocole de Kyoto en 2011.
- Une rhétorique basée sur la division : L'utilisation par M. Trump de surnoms désobligeants comme « Sleepy Joe » et « Laughing Kamala » rappelle les insultes passées de M. Poilievre, qui a notamment appelé Joe Clark « Jurassic Joe » et s'est moqué de Jean Chrétien lors de rassemblements partisans. L'insulte plus récente « Wacko » adressée à Justin Trudeau en est un autre exemple. Ce type de comportement nuit à un discours politique respectueux et alimente la division.
- Attaques contre les droits des femmes : Les mouvements anti-avortement ont gagné beaucoup de terrain sous la première administration de Trump. Au Canada, Poilievre dirige une formation politique dont un nombre croissant de députés et de militants anti-avortement influencent les politiques internes, ce qui pourrait potentiellement mettre en danger les droits des femmes. Pierre Poilievre a lui-même participé au podcast de Jordan Peterson, une figure de droite bien connue qui a accueilli plusieurs militants pro-vie sur sa plateforme.
- Guerres culturelles : La présidence de Trump a été marquée par des récits polarisants ciblant les progressistes et les groupes marginalisés. Pierre Poilievre a manifesté des intentions similaires en s'engageant à lutter contre le mouvement dit « woke », alimentant encore davantage les divisions culturelles et politiques au Canada. Trump et Poilievre veulent tous deux rendre invisibles les groupes opprimés et marginalisés lorsqu'ils affirment vouloir une « société fondée uniquement sur le mérite ».
Le Canada mérite mieux
« Les Canadiens ne veulent pas que la politique destructrice et source de division du trumpisme soit reproduite ici », a ajouté le député Mike Morrice. « La stratégie de Pierre Poilievre est inquiétante et familière : des slogans creux, des attaques contre les minorités opprimées et des politiques qui feraient reculer le Canada sur le plan du climat, de l'égalité et de l'unité. Le Parti vert est ici pour offrir une vision pour le Canada qui est inclusive, collaborative, et qui se concentre sur les vrais défis auxquels nous sommes confrontés ».
« L'influence de la droite américaine sur le Parti conservateur du Canada est indéniable », a conclu Elizabeth May. « Comme nous l'avons constaté aux États-Unis, ce type de gouvernance ne sert pas les intérêts de la population. Les Canadiens méritent un gouvernement qui valorise les politiques fondées sur des données probantes, le dialogue respectueux et l'engagement à s'attaquer de front à la crise climatique. »
Le Parti vert demande aux Canadiens de considérer attentivement les enjeux des prochaines élections fédérales. Les gens doivent se rappeler qu’ici, nous n'élisons pas directement un premier ministre. Nous élisons un parlement. Pour tenir en échec les grands partis, il faut faire élire davantage de députés verts afin de favoriser un parlement minoritaire bénéficiant de la coopération entre les partis. Nous avons besoin de solutions, pas de slogans simplistes.
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