Nous célébrons aujourd’hui la Journée mondiale des océans. Comme le mentionnait récemment la chef du Parti vert du Canada Elizabeth May dans les pages du prestigieux hebdomadaire Embassy News, « c’est l’une des rares occasions où nous nous intéressons à la source de la vie sur Terre. En tant que créatures terrestres, nous avons tendance à oublier que la vie sur la terre ferme est intrinsèquement liée à la vie dans nos océans. La survie de notre espèce est intimement liée à la pérennité de nos océans et aux nombreuses fonctions vitales qu’ils remplissent, qu’il s’agisse des pêches pour les protéines qui alimentent notre régime ou du rôle déterminant que jouent les océans dans la séquestration du carbone et la régulation du climat. » Mme May y est allée d’une mise en garde : « Les menaces pour la santé de nos océans ne cessent de se multiplier et connaissent une hausse sans précédent. » Ces menaces sont principalement attribuables aux sources terrestres de pollution marine, à la surpêche, à l'exploitation aquicole et à la perte d’habitat. Néanmoins, la menace la plus importante pour la santé des océans demeure sans contredit le changement climatique conjugué à la hausse de la température des océans. Cela s’est traduit par le blanchissement des récifs coralliens dans les tropiques et la destruction de l’habitat du saumon du Canada en eaux tempérées. Le changement climatique provoque également la disparition des glaces de l’Arctique et menace la survie de l’ours polaire, incapable de chasser et de se nourrir sans la banquise, ainsi que le mode de vie traditionnel des Inuits. À l’échelle mondiale, nous sommes témoins de nouveaux phénomènes météorologiques extrêmes, y compris des tempêtes, des vagues de chaleur et des sécheresses aux conséquences tragiques.
Mme May est catégorique : « La menace la plus dévastatrice provoquée par notre échec collectif à limiter la croissance des émissions de gaz à effet de serre est sans aucun doute l’acidification de l’océan. L’augmentation du niveau de dioxyde de carbone dans l’atmosphère a pour effet de transférer du carbone à nos océans. Quand les gaz contenus dans l’atmosphère et dans l’océan entrent en contact et se mélangent, le carbone passe de l’atmosphère à l’océan. […] Au cours des 200 dernières années, nos océans auraient absorbé environ le tiers de tous les gaz à effet de serre issus de l’activité anthropique. Il est absolument certain que la crise climatique serait bien plus grave et beaucoup plus dangereuse si les océans n’avaient pas joué ce rôle temporisateur. Toutefois, l’augmentation continue de la charge de carbone modifie le chimisme des eaux marines. En règle générale, les eaux marines sont alcalines (basiques); toutefois, l’absorption du CO2 et sa dissolution dans l’eau produisent de l’acide carbonique, qui modifie le pH de l’eau. Ainsi, au fil du temps, l’océan s’acidifie. L’acidification des océans entraîne déjà des conséquences mesurables chez les crustacés, dont la coquille est fragilisée. Tous les crustacés ont besoin de carbone pour bâtir leur coquille, mais l’acide carbonique est corrosif pour la coquille des crustacés. Cet assaut potentiel sur tous les crustacés aurait des conséquences dévastatrices sur l'ensemble de la chaîne alimentaire susceptible de menacer toute forme de vie dans l’océan. » La sensibilisation au combat crucial qui se joue dans ces vastes étendues océaniques est en première ligne de notre action pour assurer leur survie.