Lorsque les gens me demandent en quoi les verts sont différents des partis de la vieille garde, je leur réponds habituellement que notre vision porte invariablement sur le long terme – notre processus décisionnel tient compte des sept prochaines générations. Nos politiques et notre message sont également intergénérationnels.
Puis l’autre jour, alors que je faisais du porte-à-porte dans les quartiers entourant la péninsule de Saanich, j’ai réalisé à quel point cela était vrai. Nous avons fait une séance de porte-à-porte éclair avec une douzaine de bénévoles. La plus jeune, une bénévole dévouée et dynamique, m’avait toujours semblé avoir 18 ou 19 ans. En fait, elle est âgée de seulement 15 ans. (Ce n’est pas tant son apparence, mais bien sa confiance en elle et son discours si articulé qui m'avaient portée à croire qu’elle était plus âgée.) Un autre bénévole, fidèle au poste plusieurs fois par semaine, était le plus âgé de groupe ce soir-là. Je croyais, à tort, qu’il avait dans les 70 ans. Lorsqu’il m’a répondu qu’il en avait plutôt 87, je suis pratiquement tombée à la renverse. (John attribue sa santé robuste et son énergie à sa femme, qui est infirmière. Mais il a quand même dit cela avec un clin d’œil.)
J’ai encore été témoin de grande diversité générationnelle à notre assemblée générale bisannuelle. Les jeunes étaient venus en grand nombre pour participer au Congrès. Il devait bien y avoir aussi une bonne douzaine d'enfants entre 6 et 12 ans, tous très sages, une poignée de bébés adorables et une foule compacte de jeunes dans la vingtaine débordant de potentiel et d’enthousiasme. Par ailleurs, la première conférencière à s’adresser à l’Assemblée était Ilona Dougherty, la fondatrice du mouvement « L’apathie c’est plate » (Apathy is Boring), une ONG non partisane dont les efforts visent à convaincre les jeunes de voter. Samedi, les Jeunes verts ont tenu leur propre conférence pour mettre fin à l’apathie.
Pendant ce temps, un grand nombre de participants au Congrès étaient des personnes âgées – des octogénaires et d’autres plus âgées encore. Dans la vie de tous les jours, les contacts entre les générations sont plutôt rares. La ségrégation des jeunes à leurs propres espaces, et celle des vieux à leurs aires désignées, permet au groupe qui forme la génération moyenne de fonctionner et de travailler sans jamais se heurter aux très jeunes ni aux très vieux. Tout cela est bien artificiel, et nous laissons cette situation perdurer et déterminer les liens que nous pouvons forger sans rien faire pour y remédier.
C’est un véritable tour de force pour tout parti politique de pouvoir attirer des gens de tous les horizons de notre société.