C’est tellement rare, qu’on pourrait rapidement passer à autre chose. Je parle de nos victoires, rares mais préciseuses.
L’annonce de l’abandon de la soi-disant « Loi sur la protection des enfants contre les cyberprédateurs », d’abord appelée « Loi sur l’accès licite » puis rebaptisé « Loi sur l’espionnage en ligne » par openmedia.ca, le projet de loi C‑30, a de quoi nous réjouir.
Les éléments de succès de cette campagne sont importants et nous ferions bien d’en prendre bonne note pour la prochaine campagne. Je doute fort que ce projet de loi n’ait été retiré si la cybercommunauté ne s’en était pas mêlée. Les efforts acharnés d’openmedia.ca ont été déterminants. Les annonces télévisées de grande qualité qu’ils ont préparées ont connu une popularité exceptionnelle sur YouTube et dans les médias et ont largement contribué à sensibiliser le grand public sur la question, beaucoup plus que les publicités payées.
Certains croient que la réponse de Vic Toews, qui affirmait que les gens avaient deux choix, « se joindre à nous ou aux adeptes de pornographie juvénile », était une gaffe. Je crois que le fait de placer les opposants au programme du gouvernement dans le même panier que les adeptes de pornographie juvénile était un stratagème de propagande approuvé par le Bureau du PM. Autrement, pourquoi avoir décidé à la dernière minute de modifier le titre pour passer d’une « Loi sur l’accès licite » à une « Loi sur la protection des enfants contre les cyberprédateurs »? Ce changement était si inattendu que lors de la première lecture, les exemplaires du projet de loi distribués au huis clos et dans l’antichambre de l’opposition ne portaient même pas le bon titre. Toutes les versions en circulation affichaient le titre « Loi sur l’accès licite ». Seul le Bureau du Premier ministre aurait pu approuver un tel changement de titre.
Je doute que ce soit la fin des démarches pour éliminer les obstacles à l’accès sans mandat, mais nous devrions prendre un moment pour dire « merci » à openmedia.ca ainsi qu’aux innombrables personnes qui ont pris le temps de signer des pétitions, d’écrire des lettres et de faire circuler le message dans les médias sociaux.
C’est la preuve définitive que la mobilisation citoyenne fonctionne!! À présent, nous devons nous motiver les uns les autres et utiliser les outils à notre disposition pour surveiller l’apparition de nouveaux projets de loi ayant les mêmes intentions que le projet de loi C‑30. Nous devons également reconnaître le potentiel de cette victoire pour réclamer des gestes concrets en matière de climat, de justice pour les Premières Nations et de protection des eaux et de nos milieux sauvages. En fin de compte, ce sont les outils qui permettent au citoyen de défendre la démocratie qui seront les plus déterminants dans le combat le plus important de notre vie.
Alors, disons merci! Réjouissons-nous! Soyons plus que jamais déterminés à être des citoyens engagés et efficaces.