Che(ère) partisan(e) vert,
Je suis très reconnaissante pour votre engagement envers mon travail et envers le Parti vert du Canada. Je peux presque ressentir toute cette énergie remplie d’affection que mes partisans et partisanes m’envoient de partout au Canada. Mais il m’arrive encore, parfois, occupant le seul siège de mon parti au parlement, de me demander si je fais une différence.
C’est à ce moment-là que quelque chose survient pour me rappeler l’impact que nous avons. Une modification que j’ai proposée est apportée à une loi, ou encore nous participons à un mouvement plus grand que le Parti vert, comme la lutte contre le projet Oléoduc Énergie Est, contribuant ainsi au retrait de la demande. Et il y a des journées où je suis émue lorsque je prends conscience que j’ai littéralement tout mis en œuvre pour sauver la vie d’un(e) réfugié(e).
Et, bien entendu, il y a ce déferlement de soutien de votre part, ainsi que des signataires de nos pétitions, des bénévoles, des donateurs(trices) et des électeurs(trices). Rien n’est possible sans vous. Prendrez-vous part au changement que nous faisons?
En parlant de support, j'ai reçu des louanges inattendues en juin dernier, alors que j’étais assise dans mon coin éloigné de la Chambre des communes. Et cette tendre déclaration de soutien est venue d’une source étonnante, du député libéral Arnold Chan. Il luttait alors contre un cancer, et il s’est levé pour faire cette déclaration :
Je ne sais pas pendant encore combien de temps j’aurai la force de me tenir debout ici et de prononcer un discours de 20 minutes, mais le message que je souhaite transmettre est le suivant: je sais que nous sommes tous des députés honorables, je sais que les députés vouent le plus grand respect à cet endroit, et je nous prie donc de ne pas être seulement des députés honorables, mais aussi de traiter cette institution de façon honorable.
À cette fin, j’aimerais rendre hommage à notre collègue la députée de Saanich—Gulf Islands. Malgré le fait que nous ne soyons pas dans le même parti et que nous ayons des opinions très divergentes sur certaines questions clés, je voue la plus profonde admiration à cette parlementaire, non seulement parce qu’elle nous exhorte à respecter l’article 18 du Règlement, mais surtout parce que j’ai remarqué, en l’observant, qu’elle a le plus grand respect pour cette enceinte. Elle est dévouée envers ses concitoyens. Tant ici qu’en comité, elle adhère aux règles de conduite les plus élevées qui soient pour les parlementaires. Malgré le fait qu’elle soit, peut-être, fortement en désaccord avec le gouvernement en place, elle fait preuve du plus grand respect dans le ton qu’elle adopte. Je demanderais à chacun d’entre nous de rehausser notre débat et de mieux nous conduire en suivant son exemple.
Dans la Chambre, ce jour-là, j’ai été bouleversée par la gentillesse d’Arnold. Ce fut, comme il le craignait, son dernier discours au parlement. Il me manque tous les jours.
Mon approche n’est pas unique, c’est la philosophie verte. C’est justement la façon dont le dirigeant des Verts du Nouveau-Brunswick, le député David Coon, se conduit. Le dirigeant des Verts de l’Île-du-Prince-Édouard et député Peter Bevan-Baker, qui se dévoue généreusement au service public, se conduit également de cette façon. En Colombie-Britannique, les trois députés du Parti vert sont extraordinaires. Le député Adam Olsen, la première personne autochtone à représenter la nation WSANEC, s’est maintenant joint au dirigeant des Verts de la Colombie-Britannique Andrew Weaver, ainsi qu’à la protectrice de l’eau et héroïne locale Sonia Furstenau.
Ensemble, individuellement et collectivement, ces personnes ont montré au Canada de quelle façon un caucus de Verts se comporte. Avec les trois sièges clés qui servent à déterminer lequel des plus grands partis formerait le gouvernement en Colombie-Britannique, les Verts n’ont pas négocié pour obtenir du pouvoir ou pour les avantager. La question qu’ils ont dû débattre est : « Qu’est-ce qui est dans l'intérêt fondamental de la Colombie-Britannique? » Quand les médias ont demandé à Adam Olsen comment il se sentait concernant le fait qu’il détenait la « balance du pouvoir », il a répondu « nous n’avons pas la balance du pouvoir; nous avons la balance de la responsabilité ».
Imaginez l’impact que nous pourrions avoir si un caucus comme celui-là se joignait à moi au parlement? Votre don contribuera à amplifier la voix verte et à nous placer sur la voie nécessaire afin d’apporter nos valeurs à Ottawa.
Élire un caucus vert en Colombie-Britannique n’a pas été chose facile. Gagner 17 % du vote populaire est un hommage au leadership d’Andrew Weaver. Cela avait également beaucoup à voir avec la cause profonde qu’est le « syndrome du regret du vote stratégique » (SRVS).
Lors de la dernière élection fédérale, un grand nombre de partisan(e)s du Parti vert ont malheureusement décidé, à la dernière minute, de voter pour un autre parti et un autre candidat. Devant la possibilité (bien que dans bien des cas il n’y avait pas de risque) qu’un(e) député(e) conservateur(trice) garde le comté où il vivait, environ la moitié de nos partisans et partisanes a décidé, dans les sept derniers jours de la campagne, de ne pas voter Vert. Les stratèges néo-démocrates et libéraux ont été magistraux dans l’utilisation du facteur de la peur pour réduire notre vote.
J’ai de nombreux amis qui souffrent du SRVS. Wade Davis, un auteur et anthropologue brillant connu mondialement, a abandonné son soutien au Parti vert lorsque Justin Trudeau l’a convaincu de se joindre au Parti libéral et de l’appuyer lors du lancement de la plateforme environnementale des libéraux, à Vancouver. Wade ne recommencera jamais. Les approbations du pipeline de Kinder Morgan et de l’usine de LNG à Squamish à la source de la baie Howe ont été des décisions fortement anti-environnementales, prises en en dépit des preuves.
Une autre victime du SRVS est David Suzuki. En appuyant le Parti vert de la Colombie-Britannique lors de l’élection du printemps, David a eu l’occasion de prendre la parole à de nombreux rassemblements. Son message était clair. En 2015, il a voté « stratégiquement » pour la première fois de sa vie. Il a voté pour les libéraux, croyant que Justin Trudeau amènerait un système électoral juste. Le vote efficace revêt une très grande importance pour David, particulièrement en raison du fait que le droit de vote a été refusé à la communauté nippo-canadienne pendant si longtemps. Il a déclaré à l’auditoire : « Je regrette amèrement de ne pas avoir aidé Elizabeth en 2015. Plus jamais, je ne voterai stratégiquement! »
Partout au pays, j’entends les mêmes paroles des gens qui se remettent du SRVS : « Si nous voulons des politiques vertes, nous devons voter Vert! » Nous sommes maintenant à moins de deux ans de la prochaine élection fédérale. Imaginez un gouvernement minoritaire où un caucus vert détiendrait la balance de la responsabilité. Pensez maintenant à ce que vous pouvez donner pour faire de cette vision une réalité.
Le moment est venu pour nous de commencer à véritablement accélérer le rythme. Sans la subvention par voix que nous recevions dans le passé (le financement aboli par Steven Harper), nous avons très peu de financement public. Ce que nous recevons est indirect et passe par le traitement fiscal favorable mis à la disposition des donateurs et des donatrices comme vous, qui vous permet de bénéficier d’un crédit fiscal de 75 % pour vos dons. Nous devons commencer à bâtir cette campagne et à amasser des fonds.
Profitez donc de l’occasion que vous avez concernant les dons admissibles pour 2017. Chaque don compte dans notre préparation visant à créer un caucus de députés verts et à établir une nouvelle norme au parlement!
Je vous prie d'accepter, Madame, Monsieur, l'expression de mes sentiments distingués.
Elizabeth May, députée
Cheffe du Parti vert du Canada
PS- Ce mouvement est autant le vôtre que le mien. Avec votre don d’aujourd’hui, vous nous propulsez tous vers un avenir meilleur. Nous vous prions de contribuer à cette campagne comme vous le pouvez!