OTTAWA – À l’approche des débats des chefs fédéraux, le Parti vert du Canada encourage les Québécois à regarder le débat de Radio-Canada et demande aux partis politiques fédéraux de ne pas créer un précédent en favorisant des débats à accès payant.
Le réseau de télévision TVA, filiale de Québecor Média, demande aux partis politiques de payer 75 000 $ chacun pour participer à son débat des chefs, une décision qui soulève de sérieuses préoccupations quant à la marchandisation de la démocratie. De plus, le débat n’aura lieu que si les quatre partis invités, le Parti libéral, le Parti conservateur, le Bloc québécois et le NPD, acceptent tous d’y participer.
Bien qu’il représente des centaines de milliers de Canadiens et qu’il soit représenté à la Chambre des communes, le Parti vert n’a pas obtenu d’invitation à participer au débat. Bien entendu, dans ce contexte, l’invitation aurait été déchirée.
« Dans une démocratie, ce sont les idées, et non l’argent, qui doivent déterminer qui peut être entendu, » a déclaré Jonathan Pedneault, cochef du Parti vert. « Le modèle du débat de TVA est un signe inquiétant de ce qui peut arriver lorsque la radiodiffusion publique est affaiblie. C’est pourquoi le plan de Pierre Poilievre visant à couper le financement de CBC/Radio-Canada est si dangereux. Cela nous pousserait encore plus vers un système où seuls les partis les plus riches peuvent participer à la conversation politique. »
Le Parti vert met en garde contre un glissement vers un modèle à l’américaine, où l’argent des entreprises domine la politique et fausse le processus démocratique. Aux États-Unis, la décision Citizens United a ouvert la porte aux milliardaires et aux grandes entreprises pour influencer les élections. Si le Canada affaiblit la radiodiffusion publique, il prendra le même chemin dangereux.
« La radiodiffusion publique est l’un des derniers outils qui nous permettent de protéger la véritable démocratie », a ajouté Elizabeth May, cocheffe du Parti vert. « Le plan de Pierre Poilievre visant à couper le financement de CBC et de Radio-Canada réduirait au silence le journalisme indépendant, limiterait la diversité des perspectives et donnerait encore plus de pouvoir aux élites fortunées. Les Québécois doivent observer la manière dont TVA organise son débat et comprendre pourquoi un diffuseur public fort et bien financé est essentiel. »
Le Parti vert encourage tous les Québécois à regarder le débat de Radio-Canada, où les chefs de partis s’exprimeront dans un cadre juste et accessible, basé sur l’intérêt public, et non sur des considérations économiques.
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