D’abord, la chaîne de télévision CTV annule une émission de vérification des faits après une campagne de dénigrement menée par les conservateurs. Ensuite, le Parti néo-démocrate fait pression sur un groupe de défense des droits non partisan pour qu’il modifie son analyse des sondages. Et maintenant, le Bloc et les conservateurs montent une campagne coordonnée pour exclure le Parti vert des débats nationaux des chefs, et la Commission cède.

Pire encore, la Commission des débats des chefs n’a même pas informé le Parti vert de sa décision avant ce matin, après avoir déjà informé les médias et publié une déclaration publique. Ce n’est pas ainsi qu’agit un organisme impartial et indépendant. C’est la troisième fois dans cette même campagne électorale qu’une campagne de pression et d’intimidation réussit à faire taire des voix. Et dans tous les cas, ceux qui font taire sont des partis au pouvoir, qui cherchent à le conserver en réprimant la dissidence et en faussant le débat public.

Soyons clairs : la Commission a confirmé notre éligibilité. Nous remplissions leurs critères. Nous avions été invités. Puis, sous la pression de nos adversaires politiques, ils ont « réinterprété » les règles et révoqué notre invitation. Ils ont fait un choix qui va à l’encontre de la démocratie, de l’inclusion et de la diversité. La Commission a été créée pour garantir des règles de débat équitables, transparentes et impartiales. Au lieu de ça, elle a cédé à la pression et est revenue sur sa position en se basant sur des arguments fallacieux et non sur des faits. Quand les institutions qui sont censées protéger la démocratie commencent à se plier à ceux qui la sapent, ça va mal.

Les conséquences négatives de l’exclusion du Parti vert affectent la qualité du débat démocratique : moins de pluralisme, une vitalité électorale réduite (risquant la démobilisation de certains électeurs) et une remise en cause de la confiance dans nos institutions électorales.

À l’inverse, garantir l’inclusion de toutes les voix pertinentes peut renforcer la démocratie : davantage de citoyens se sentent écoutés, le débat est plus riche et la compétition électorale est perçue comme un concours équitable et ouvert. Loin de renforcer l’intégrité du débat, l’exclusion du Parti vert la sape aux yeux du public. Une démocratie saine ne craint pas la diversité des opinions, mais la considère comme une source de richesse.

Il ne s’agit pas seulement du Parti vert. C’est le signe d’un déficit démocratique. Les Canadiens méritent mieux que ça. La démocratie mérite mieux que ça.

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Rod Leggett

Conseiller principal, Communications stratégiques

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