Après quelques mois de COVID-19, nous devons nous rappeler notre devoir de solidarité. Lors de la publication des chiffres de décès durant la pandémie, nous avons été profondément troublés de découvrir à quel point les milieux de vie de nos aînés ont été disproportionnellement frappés. Ici, au Canada, de nombreuses personnes âgées ont été « parquées » dans des résidences à but lucratif ne proposant pas des niveaux de soins adéquats. Une réforme des soins aux personnes âgées se fait attendre depuis trop longtemps déjà.
Nous nous basons sur des faits pour rouvrir notre société et redémarrer notre économie. À l’échelle mondiale, nous collaborons tout en nous faisant concurrence pour trouver un vaccin. Les faits nous révèlent que la recherche doit être basée sur des incitatifs sans but lucratif et sans brevet, afin que tout nouveau vaccin ait une innocuité vérifiée et qu’il soit disponible gratuitement dans le monde entier.
Durant cette pandémie, nous avons découvert la nécessité urgente de renforcer les soins de santé dispensés à nos aînés, de mieux soutenir les travailleurs de première ligne, les enfants, les personnes marginalisées et particulièrement les services de santé mentale. Plusieurs Canadiens déclarent que leur santé mentale a souffert durant cette crise, ce qui accroît les tensions sur un réseau de soins de santé mentale déjà surchargé. La menace qui pèse sur la santé mentale est un écho de la pandémie.
Nos aînés et notre personnel soignant
Nous demandons une enquête nationale sur le traitement des aînés avant la pandémie, pouvant donner lieu à des poursuites criminelles.
Les milieux de vie de nos aînés ne doivent pas être laissés entre les mains d’investisseurs privés et doivent plutôt être sous contrôle public ou de structures de gestion sans but lucratif. En outre, plusieurs possibilités d’hébergement doivent être disponibles.
Nous voulons que les soins des aînées soient assujettis à la Loi canadienne sur la santé.
Des normes nationales de soins des aînés doivent être élaborées et appliquées.
Des ententes de soins doivent être négociées avec les gouvernements provinciaux au sein du Conseil des gouvernements canadiens.
Nous devons prendre des engagements d’amélioration de la sécurité des résidents avec des directives nationales uniformes s’appliquant aux auxiliaires de vie, décrivant : les effectifs minimums des centres d’hébergement; les besoins d’employés à temps plein, correctement rémunérés, afin que plus personne ne travaille dans plusieurs centres; des programmes d’amélioration de la continuité et de la qualité des soins aux aînés et d’amélioration des conditions de travail du personnel.
Nous devons investir dans la formation et l’éducation afin de soutenir le développement professionnel continu et la spécialisation des travailleurs.
Nous devons financer des soins transformatifs pour les personnes souffrant de démence.
Nous devons encourager les solutions novatrices pouvant augmenter la disponibilité des ressources suivantes dans les établissements de soins : des espaces pour les patients en quarantaine, un accès rapide aux tests de dépistage et aux équipements de protection individuelle appropriés.
Nous devons financer les vaccins contre la grippe à dose renforcée et augmenter la protection contre les pneumocoques pour tous les Canadiens de 65 et plus, particulièrement ceux qui vivent en milieu collectif.
Un vaccin pour protéger toute la population :
Pour que la reprise soit équitable, le futur vaccin doit être gratuit et les grandes sociétés pharmaceutiques ne doivent pas en tirer profit.
Nous devons distribuer le vaccin en priorité aux populations les plus vulnérables.
Nous devons investir dans la recherche, afin qu’un vaccin et des traitements soient mis au point. À l’avenir, nous devons augmenter le financement de la recherche médicale essentielle et de la recherche fondamentale qui y est reliée.
Il nous faut des normes nationales de santé mentale et des investissements immédiats au niveau des organismes communautaires et des services de santé mentale des gouvernements provinciaux et municipaux, afin de pouvoir soulager efficacement l’anxiété et les traumatismes de la pandémie.
Le Canada a besoin d’un plan national de prévention des suicides capable d’endiguer une augmentation des décès par suicide.
Des services universels de garde et d’éducation de petite enfance sont absolument nécessaires pour développer un système complet de soins pour tous les Canadiens. Il est temps que nous mettions en place des programmes obligatoires bénéficiant d’un financement fédéral.
Il faut mettre en œuvre un plan national d’assurance-médicaments.
Nous devons protéger, écouter et faire résonner la voix des femmes, y compris les filles, les femmes transgenres, les personnes s’identifiant au sexe féminin et les personnes non binaires, ainsi que les femmes racisées et de couleur, les femmes autochtones et les immigrantes.
Au Canada, nous devons prendre plus conscience de l’urgence du problème des violences et des agressions domestiques. Nous devons nous engager à combattre la misogynie et demander un meilleur financement des ressources communautaires, particulièrement pour les femmes les plus marginalisées. Nous devons nous engager à appliquer les recommandations de l’Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées.